jeudi, juillet 03, 2008

Alimentation et manipulation mentale

Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi les mouvements spirituels et/ou religieux quelle que soit leur obédience se mêlaient toujours de notre alimentation ? Interdits alimentaires, jeûnes à dates précises, rituels pour préparer la nourriture et la manger existent depuis l’aube des temps. Pourtant, alors que mythes et pratiques s’accordent très souvent pour ce qui est du travail de l’âme proprement dit, il y a dans le domaine de l’alimentation une cacophonie bien étonnante. Certains diront que c’est du au climat ou aux circonstances dans lesquelles se sont bâtie telle ou telle civilisation. Ce n’est pas faux. Mais c’est surtout, dans tous les cas, pour bouleverser les habitudes du peuple que le mouvement spirituel ou religieux voulait soumettre.
L’alimentation est en effet un besoin vital, d’une part, et une pulsion primaire, d’autre part. Toucher à l’alimentation d’une personne, c’est perturber son existence complètement. On le voit actuellement avec tous les problèmes de comportement alimentaire qui prennent chaque année un peu plus d’ampleur, anorexie, boulimie, troubles compulsifs, etc. L’anorexie, par exemple, est une prise de pouvoir du conscient sur les fonctions vitales de la personne. « Je maitrise tout puisque je maîtrise mon alimentation ».
Transposons cette assertion dans une situation où une théorie alimentaire, constituée ou non, provenant ou non d’un quelconque gourou, est montrée par quelqu’un d’influent comme étant nécessaire au développement de la personne. Inciter quelqu’un à modifier sa manière de s’alimenter, c’est prendre le pouvoir sur cette personne.
Le New Age, lieu de création et d’essai de toutes sortes de courants, est friand de théories alimentaires. Dans ma jeunesse, c’était le végétalisme, la macrobiotique, aujourd’hui c’est manger cru ou se nourrir de graines germées, quand ce n’est pas d’énergie. Peu importe la théorie en fait. Ce qui ressort de tous ces régimes c’est tout d’abord le déséquilibre nutritionnel. Un déséquilibre qui aura forcément un impact sur la personne qui l’adoptera, la rendant plus perméable aux théories qui ne sauront manquer de suivre… Ensuite, son affaiblissement physique, décrit comme nécessaire pour son élévation spirituelle, permettra à qui veut de la manipuler.
Lorsque vous assistez à un séminaire de secte, vous pouvez être sûr que la première chose que vous allez vivre est la privation partielle ou totale de nourriture et de sommeil. Il y a toujours d’excellentes raisons à ça, bien sur. Mais même la personne la plus solide, la plus apte à résister au lavage de cerveau qui va suivre n’est que l’ombre d’elle-même dans cette situation.
Par ailleurs, tout le monde n’est pas égal face aux théories alimentaires du new age. Beaucoup de diabétiques qui s’ignorent, de personnes ayant d’autres maladies chroniques courent des risques réels en testant les théories des uns et des autres. Les adolescent(e)s déjà friands de contrôle alimentaire et de mortifications dans ce domaine, alors même qu’ils et elles sont dans une période où leur organisme a besoin d’une alimentation équilibrée, courent de grands risques à expérimenter tout ce qu’on peut trouver ici et ailleurs.
Attention donc à regarder les expériences décrites comme celles de quelqu’un qui a choisi un chemin global, dans lequel l’alimentation a sa part, mais qui suis son chemin à lui, sans en être l’enseignant.
De la même manière que fumer des herbes pour avoir l’illusion d’une initiation chamanique n’est souvent qu’un pas vers la toxicomanie, se lancer dans une pratique alimentaire originale et non équilibrée sans avoir déjà avancé de manière naturelle sur sa voie spirituelle est la porte ouverte aux désordres alimentaires, psychologiques, et à la récupération !

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