dimanche, novembre 19, 2006

Les perles de l'éso

Instructions d’utilisation d’un appareil bizarre, le Vitafons :
Les préparations Vita Fons II sont encodées avec une énergie numineuse qui exhausse l’interface entre l’aspect spirituel de l’utilisateur et la Perfection intrinsèque et incorruptible (le Noyau Divin). Elles corroborent : E = mc² : l’énergie et la matière sont interchangeables.

- Trouvé sur le site Ere Nouvelle qui adore visiblement ce genre de phrases absconses :
La Compassion est le support de la supraconduction dans le plan physique ; elle permet à l’énergie éthérique de la Lumière de circuler à travers nous à une vitesse pratiquement infinie tout en annulant tout effet de résistance électromagnétique.

- Une manière originale de faire sa pub... trouvée en sous-titre de topic sur un forum éso auquel je ne ferai pas de pub justement !
Le simple fait de parler du forum et de motiver de nouveaux membres à utiliser les services gratuits ou payants proposés, contribue à alléger automatiquement votre karma. Ceci est une mission importante pour chacun dans la spiritualité. Chaque personne qui a lu des écrits vrais est sur la voie de l’évolution. Il est nécessaire de comprendre l’effort comme action déterminante dans la transformation et la paix intérieure.

jeudi, octobre 19, 2006

Mentalisme et voyance, ou comment "voir" à coup sûr

Le cold reading est une technique de mentalisme* qui permet de faire croire qu'on lit dans les pensées des gens ou qu'on voit ce qu'ils ont vécu.

Le principe : partir d'une affirmation qui a des chances d'être vraie pour tout le monde.
Par exemple, "je vois une petite fille".

Ensuite, on étudie la réaction du sujet, qu'elle soit verbale ou non, et on continue en précisant, du style : "une petite fille blonde... avec des nattes... elle pleure..." et ainsi de suite.

"Je vois la lettre J". "Oui, madame là bas au quatrième rang ?" "J'ai le prénom Jean" "Ou peut-être un prénom composé, attendez..." "Jean... Pierre ? Jean... Marc ?"
Les hésitations sont importantes, ce sont elles qui donnent l'impression de véracité au numéro.

Cette technique de spectacle est également très utilisée par des "voyants" ou "médiums" et produit un effet spectaculaire sur le client.

"Il a tout vu de mon passé", dira ensuite l'heureuse consultante. "Il m'a parlé de cet homme que j'ai aimé secrètement pendant cinq ans, il a même donné son prénom..."

*Le mentalisme est une discipline de spectacle comparable à la prestidigitation, mais mentale. Son représentant le plus connu est Gary Kurtz.

jeudi, octobre 05, 2006

Souhaitez du bien à vos ennemis...

Vouloir du bien à ses ennemis est bien plus efficace que leur vouloir du mal...

Supposons que vous ne supportiez plus votre chef de service et que vous ayez envie de lui jeter un sort pour vous débarrasser de lui - il n'est pas question ici de discuter de l'intérêt ou non de faire de la magie sur quelqu'un...

Première hypothèse, votre rancoeur contre lui est la plus forte et vous lui souhaitez la pire des destinées, licenciement, harcèlement conjugal, pustules, que sais-je encore...
Encore plus aigri, il trouvera bien le moyen de vous rendre la vie toujours plus infernale !

Deuxième hypothèse, vous lui souhaitez... du bien ! Vous lui faites obtenir la promotion ou la mutation dont il rêve secrètement depuis des mois, voire des années. Ca vous ferait mal, pensez-vous ? Non, non, réfléchissez un peu : il va s'éloigner de vous et, enfin satisfait, cesser de tourmenter son entourage. Avec un peu de chance, vous pourrez même obtenir sa place. Alors, quelle est l'action la plus bénéfique pour vous ? Celle qui l'est aussi pour lui.

Même sans parler de magie, il est toujours plus profitable de souhaiter du bien à ses ennemis...

samedi, juin 10, 2006

La pensée magique

Amélie Poulain a bien mis en scène la pensée magique qui nous habite tous, enfants comme adultes. "Si la prochaine chanson que passe la radio est ma chanson préférée mon namour va m'envoyer un SMS", voilà un exemple de cette pensée magique que même les plus rationnalistes ne peuvent nier avoir eu à l'esprit un jour ou l'autre. Bien des superstitions ne sont que des pensées magiques communes à de nombreuses personnes.

Demander une voyance participe souvent de cette démarche. On croise les doigts dans l'attente d'une réponse pleine d'espoir, promesse de jours meilleurs ou simplement de solutions à des problèmes qui semblent insolubles. Si la réponse de la voyante est négative, tout s'écroule, c'est le désespoir ou la colère. Mais heureusement, pour multiplier ses chances, on a posé la question à une autre voyante, et une autre encore, jusqu'à ce que l'une d'entre elles entre dans le jeu et donne enfin le signal de l'espérance.

Pour conjurer mieux encore le sort, comme l'enfant qui garde précieusement la plume trouvée le jour où il a eu sa meilleure note à l'école, on se concilie les forces occultes à force de rituels, prières, invocations des anges ou des démons, travaux magiques de toutes sortes... Dans certaines cultures, comme au Brésil (il y en a d'autres mais je parle de ce que j'ai vu), tout est démarche magique : on veut une augmentation ? on va voir le pai ou la mae de santo (littéralement père ou mère des saints, le sorcier blanc local). Se protéger des accidents ? On fait une bulle autour de la voiture et on y place une médaille chargée par des experts. Cela paraît naturel à tous et, souvent, ça marche !

Dans notre univers quotidien, si prompt à nous renvoyer notre impuissance et une grande insécurité, dans le sens large du terme, la tentation est grande d'aller chercher auprès de cette magie populaire la solution à toutes nos difficultés. Là où les rationnalistes évoquent saint Loto, consolateur de tous les maux, les amateurs d'ésotérisme multiplient les pratiques trouvées dans leur magazine féminin préféré (bougies dorées, encens pontifical, prières originales) ou créées à partir de vieux grimoires obscurs (sang de dragon, coeur de coq, pentacles inversés).

Au plus grand bénéfice... des marchands du temple, bien sûr. Et tant mieux pour eux. Mon propos n'est pas ici de dénoncer les pratiques de tel ou tel occultiste ou voyant habile commercialement, mais plutôt de montrer qu'on a la magie qu'on mérite. La voyance qui va annoncer le retour d'un ex qui ne pense plus qu'à disparaître, la magie qui va combler un découvert abyssal, n'ont pas plus de chances d'aboutir que votre ticket de loto : une sur 14 millions. Pour un coût souvent bien supérieur.

La pensée magique, la vraie, est ailleurs... Mais ce sera l'objet d'un autre billet de ce blog.

samedi, avril 01, 2006

De l'astrologie et de la météorologie

Une question m’a souvent été posée en astrologie : pourquoi deux personnes nées le même jour, au même endroit à la même heure n’ont-elles ni le même destin, ni le même caractère ?

Je répondrai par une métaphore : pourquoi le champ de mon voisin et le mien, semés avec les mêmes semences, ne donnent pas le même maïs ?

Il en est de l’astrologie comme de la météorologie :
- le thème permet de définir le climat dans lequel pousseront les semences
- les instruments de prédiction donnent une idée du temps qu’il fera dans les jours, mois ou années

A partir de ces informations, chaque cultivateur choisit ce qu’il veut semer, planter, récolter. Chaque personne, à partir de son thème astrologique, développe plus ou moins telle ou telle qualité, tel ou tel défaut, ou le manifeste différemment.

De la même manière, nous regardons tous ou presque la météo le soir aux informations. Mais nous ne réagirons pas pareil à l’annonce. S’il doit pleuvoir, certains penseront à prendre un parapluie, d’autres l’oublieront ou préféreront un ciré.

C’est une illustration du libre arbitre que nous conservons sur notre vie.

Dans notre thème, on peut voir nos points faibles, nos points forts, nos tendances générales. Chacun vit tous ces éléments à sa manière. L’intérêt justement de faire ou de faire interpréter sa carte du ciel est d’avoir des pistes pour mieux se connaître, de la même manière qu’une bonne connaissance du climat permet au cultivateur de choisir les bonnes variétés et les bonnes espèces à cultiver.

De même, savoir qu’une période est plus ou moins favorable dans tel ou tel domaine permet de ne pas se retrouver en promenade sous l’orage ou de profiter du soleil pour s’occuper de son jardin.

Tout le monde n’a pas besoin des mêmes prévisions météo : le pilote qui va traverser la France en petit avion a besoin d’informations très précises, le jardinier du dimanche veut juste savoir si l’herbe de son jardin sera suffisamment sèche pour tondre.

Enfin il en est des astrologues comme des météorologues : certains sont capables de voir de manière très détaillée et juste la carte du ciel, d’autres avec les mêmes données passent à côté de l’essentiel…

lundi, février 20, 2006

Lettre à S. sur l’usage de la médiumnité

Ma chère S.

Je te l’accorde, découvrir son grand père assis au pied de son lit au réveil peut surprendre, surtout si le dit grand père est mort depuis deux ans. Mais les personnes qui vivent un jour ou l’autre ce genre d’expérience sont plus nombreux qu’on le croit. C’est même souvent à la suite d’un tel événement que les gens commencent à s’intéresser au monde occulte.

Pour la plupart d’entre eux, la rencontre n’a pas de suite. Ce n’est pas parce qu’on a vu, ou cru voir, l’esprit d’un défunt cher à son cœur que l’on devient médium. Certains cependant, comme toi, constatent ensuite qu’ils « voient » des choses ou « entendent » des messages ou encore « sentent » des courants d’air froid sans cause physique. Allan Kardec, qui fut le premier à mettre ses explorations du monde de l’au-delà par écrit, parle de « clairvoyance », « clairaudience », « clairsentience ».

On entre là dans le domaine de la croyance. Il faut en effet croire à une survie après la mort, à l’existence d’un « astral » qui nous entoure pour ne pas imputer ces sensations à une hallucination quelconque. Je sais que tu crois en ces choses, je prie simplement ceux qui refusent cette idée de ne pas poursuivre leur lecture.

De tes contacts avec les défunts, tu as voulu faire profiter les personnes que tu appréciais. C’était aussi pour toi une manière de tester l’existence supposée de ces entités et ta capacité à dialoguer avec elles. Des résultats positifs t’ont confortée dans ta prise de conscience de ton « don ». Tu as alors décidé d’en faire profession.

Ne te méprend pas, je ne suis pas de celles qui considèrent qu’un don ne doit pas être monnayé. Sinon aucun écrivain ne vendrait de livre, les plasticiens décoreraient gratuitement les murs de nos appartements et les musiciens s’exprimeraient dans les rues sans attendre la moindre piécette en retour. Je comprends très bien qu’on ait envie de faire de sa passion un vrai travail.

Toutefois je tiens à te mettre en garde : ce n’est pas parce que tu as pris conscience de ton talent dans la communication avec l’au-delà que tu peux t’improviser professionnelle du jour au lendemain. Tu me fais penser, dans ta hâte, à un jeune musicien à qui on aurait dit qu’il a l’oreille absolue et qui s’imaginerait pouvoir donner son premier concert après quelques essais en famille.

Comme n’importe quel autre métier, comme n’importe quelle autre activité même non rémunérée, la médiumnité se travaille. Faute de quoi les résultats que tu obtiendras seront aussi variables qu’une météo de printemps.

Il te faut tout d’abord apprendre à t’assurer de l’identité de l’entité qui te parle. Même à supposer qu’il ne s’agisse que de nos chers décédés, ils sont dans l’au-delà ce qu’ils étaient dans cette vie : certains aiment monter des canulars, d’autres ont tellement envie de contacts qu’ils sont prêts à raconter n’importe quoi pour être écoutés, d’autres encore se refusent à tout dialogue. Par ailleurs, ils ne sont pas forcément compétents par rapport à la question que tu leur poses. Souviens-toi de tes parents, grands-parents, arrière-grands-parents… Crois-tu qu’ils avaient la science infuse ? N’y avait-il pas des questions auxquelles ils n’étaient pas capables de répondre ? Auxquelles ils ne voulaient pas répondre ? Auxquelles leur cœur leur donnait une réponse et leur morale une autre ? Pourquoi cela serait-il différent maintenant ?

Il est ensuite préférable de recevoir les messages que de les demander. Beaucoup de défunts ont besoin de communiquer avec ceux qui leur sont chers pour des raisons qui leur sont très importantes. Ils se manifestent à toi, comme à d’autres, parce qu’ils savent que tu peux transmettre leurs messages. Si tu réponds à leur demande, tu peux aussi, lorsque tu as besoin de décompresser, ou simplement parce que ce n’est pas le moment, « couper » la communication. Si tu es demandeuse, en te faisant l’intermédiaire des vivants dans leur démarche vers les morts, tu seras moins respectée. De surcroît, les demandes futiles n’ont aucune utilité pour personne, vivant comme mort. Te servir de la communication avec l’au-delà pour dire à unetelle que son mari la trompe ou non ou à untel qu’il va ou non réussir son permis de conduire est d’une telle futilité que tu imagines bien quel genre d’esprit va être intéressé à te répondre…

Pour beaucoup de spirites, même après Kardec, la médiumnité devait être absolument consacrée à la plus haute spiritualité. Sans aller jusque là, n’oublie pas que la communication entre notre monde et l’au-delà est une chose rare et précieuse, comme de trouver quelqu’un avec un téléphone satellite au milieu du désert. Cette communication ne doit donc pas être gaspillée à raconter n’importe quoi à n’importe qui.

Pense aussi à la personne qui te consulte. Demande-toi si sa demande est sincère ou si elle vient pour s’amuser et voir le phénomène. Assure-toi qu’elle est suffisamment forte pour encaisser d’éventuelles révélations sans dommage psychologique. Il est facile à un esprit d’endosser le rôle d’un autre et de dire des choses très bouleversantes, mais fausses et dangereuses pour le consultant. Tu as eu durant tes tests quelques exemples de cela, heureusement avec des personnes habituées à côtoyer l’irrationnel et capables de faire la part des choses. Mais n’oublie pas que nous ne sommes pas tous prêts à recevoir même les messages authentiques.

Comme tu le vois, avant d’exercer la profession de médium, il est nécessaire de beaucoup apprendre, de beaucoup vivre et de beaucoup travailler.

Qu’en penses-tu ?

mardi, janvier 24, 2006

Paranoïa et occulte

Dès que l’on aborde les questions occultes, on se retrouve à avoir l’impression de se battre contre des énergies obscures, des entités, des égrégores… ou plus simplement des « sorts » jetés par un quelconque malveillant. Mais il faut faire très attention à ne pas sombrer dans la paranoïa.

En effet, le plus souvent, ces forces obscures ne sont pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de nous. Parfois aussi, c’est une manière de se donner de l’importance ou de s’inventer une vie moins banale, ou simplement d’attribuer une identité à ce que l’on pressent avoir besoin de combattre pour se remettre à avancer : « J’existe puisque les forces du mal s’attaquent à moi », « je lutterai contre ce mauvais sort et je réussirai à m’en sortir », etc. Penser qu’on a été « envoûté » ou victime d’un mauvais sort aide à comprendre l’injustice apparente des événements de notre existence.

Or il arrive – très rarement – que ce soit le cas. Mais en général nous sommes nos premiers envoûteurs. Faites croire à quelqu’un avec conviction qu’on lui a jeté un sort (technique utilisée par trop de professionnels peu scrupuleux) et celui-ci commencera à s’angoisser suffisamment pour se créer des maladies psychosomatiques, réagir à l’inverse de ses intérêts, ce qui lui fera croire encore plus en sa malchance, s’enfermer et couper le contact avec son entourage pour mieux nourrir sa paranoïa, et présenter in fine tous les symptômes d’un envoûtement qui n’a pourtant jamais existé.

Le goût pour l’ésotérisme va souvent de pair avec un certain isolement social – il est difficile de parler de ces sujets en société – et une tendance à s’évader dans ce que beaucoup nomment « irréalité ». Beaucoup de nouveaux adeptes de l’occultisme sont dans la « pensée magique », la volonté de croire au miracle qui résoudra d’un coup de baguette toutes leurs difficultés de vivre. Qui d’entre nous n’a pas été tenté de se raccrocher à cette pensée magique, ne serait-ce qu’en imaginant qu’il va gagner au loto ?

Pourtant la réalité, le monde ordinaire, restent les meilleurs terrains d’expérience pour progresser, même dans les domaines ésotériques. S’intéresser à ceux-ci peut être une aide, notamment dans la connaissance de soi, mais peut aussi être un prétexte pour fuir la réalité et, ce faisant, atterrir dans un monde irréel qui ne fera qu’aggraver à terme les problèmes. Qui se croit victime d’un maléfice qui l’entraîne vers la ruine la connaîtra encore plus rapidement en s’adressant à de pseudo-marabouts ou sorciers pour obtenir une protection ou en courant de voyante en voyant.